On s’imagine souvent qu’une telle pratique, où les coups sont portés à pleine puissance avec des armes en acier, peut être dangereuse. Des rumeurs circulent sur le nombre de d’accidents, de blessés, voire même sur de potentiels décès et mutilations. Il est légitime de penser que les pratiquants de béhourd mettent en danger leur intégrité physique lors des combats, c’est pourquoi la présence d’une équipe de secouristes compétents est requise sur chaque événement.
Mais qu’en est-il vraiment des conséquences de ce sport sur la santé des combattants ?
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La grande majorité des blessures sont superficielles.

Selon le rapport produit par MIP (Medical International Presence) suite à leur intervention au championnat du monde « la Bataille desbNations » à Aigues-Mortes en Mai 2013, il y a peu de raisons de s’inquiéter : Rapport médical MIP Battle of the Nations 2013

Les traumatismes les plus graves sont des fractures, qui restent exceptionnelles. Seuls 17% des participants ont consulté, et seulement 8 personnes (sur plus de 400 combattants) ont été prises en charge pour fracture.
Emmanuel Latil, secouriste professionnel, raconte: « J’étais secouriste à Battle of the Nations à Aigues Mortes et j’ai traité des bobos, sans grande gravité, comme toutes les blessures rencontrées lors de la compétition. Les secouristes et nos médecins ont tous été impressionnés par les mesures de sécurité prises dans cette compétition, et si ça n’avait pas été le cas, nous aurions demandé à la préfecture l’arrêt et l’interdiction de l’événement. Nous avons vu ce jour-là un événement sportif encadré, et des sportifs de haut niveau responsables et sérieux. Beaucoup de rencontres sportives auxquelles nous apportons notre secours n’ont pas ce niveau de sécurité…»
Au tournoi du Faucon Noir 2013, à Montbazon, plus important tournoi international de France, seuls 2 combattants sur près d’une centaine ont été transférés à l’hôpital: un doigt cassé et un genou cassé. On est loin du MMA ou même des matches de rugby.
Au tournoi de qualification pour l’équipe de France à Château-Thierry en 2013, auquel ont pris part plus de 50 combattants: aucune hospitalisation.
On dénombre à chaque évènement un certain nombre de plaies superficielles et hématomes bénins, qui sont le lot de tout pratiquant de sport de combat, et ne représentent concrètement aucun danger pour la santé.
A titre de comparaison avec les autres sports : Description et incidence des accidents de sport
Selon les secouristes interrogés sur les différents évènements en France, le nombre et le type de consultations sur un tournoi de béhourd équivalent à ceux résultant d’une course de VTT ou de motocross. Rien d’apocalyptique, donc. Ainsi, plusieurs compagnies d’assurance ne voient aucune objection à assurer les clubs de béhourd et la Fédération Française de Béhourd pour la pratique de « sport contact » depuis leur création.