En France, moins d’une dizaine de batteurs d’armure sont présents, à l’image de notre partenaire de longue date : Les Forges de la Doye. Connus et reconnus, leurs carnets de commandes sont rarement vides. Face à une demande grandissante, un marché est à prendre pour satisfaire les collectionneurs, les passionnés de reconstitution historique et les combattants de béhourd. C’est là que se positionne Alex Bourlot avec Black Dog Armoury. Portrait.
Quelques chocs métalliques sur une enclume résonnent, dans le Morbihan. Ceux assenés par Alex Bourlot, batteur d’armure autodidacte depuis 2019. Des débuts récents dans le métier, mais son amour pour le médiéval a pris racine avec le béhourd. D’abord combattant chez Ar Groaz Du, Alex se passionne par la forge et crée, petit à petit, des pièces pour son armure, notamment les jambières. Puis, il s’attaque à quelques équipements de ses coéquipiers. Si bien que certaines de ses réalisations sont encore utilisées en tournoi, rien que ça !
Des éléments ratés, il y en a eu, mais Alex n’en a pas fini d’apprendre, de se perfectionner par le biais d’archives, de vidéos ou auprès des plus grands, comme Jolliot et Harywald. Au départ, sa formation diplômante le destinait à la chaudronnerie. Mais avec cette nouvelle activité, Alex a trouvé ce qui lui manquait : l’artisanat. « Du développement du plan à chaque étape de fabrication, je suis fier de chaque pièce créée pour protéger un combattant ou faire plaisir à un collectionneur. Je suis fier de faire quelque chose qui a une âme ! »
Son style est épuré avec un goût prononcé pour les protections italiennes, fabriquées entre le 14 et le 15e siècle. « Même si pour moi, le saint Graal serait de reproduire une armure du 16e, car le casque a une forme emblématique et agressive. » Techniques de ferronnerie ou encore savoir-faire d’époque remis au goût du jour : ce sont bien ces aspects qu’Alex apprécie. Un art qu’il propose depuis octobre 2021 au cœur de « L’armurerie du chien noir ».
Une auto-entreprise qui n’en est qu’aux balbutiements et ne demande qu’à grandir. D’un petit atelier installé dans sa maison, Alex imagine avoir un vrai local pour augmenter sa cadence de travail, faire évoluer son outillage et bien sûr, ouvrir un carnet de commandes et gagner en notoriété. D’ailleurs, ne dit-on pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron ?
En attendant, découvre ses réalisations sur sa page Facebook.