Il y a 10 ans, se tenait la Bataille des Nations (Battle of the Nations) 2013 à Aigues-Mortes, en France. Ce fut la première fois qu’une équipe de France participait à cette Coupe du monde du béhourd, organisée par la HMBIA. Pour fêter les 10 ans de cet événement mémorable, le comité de communication de la FFBéhourd vous propose une série de publications pour revenir sur une époque où notre sport n’en était encore qu’à ses débuts dans l’Hexagone.
Salut Xavier ! Peux-tu te présenter brièvement, ainsi que ton équipe ? Dans quelles autres équipes as-tu combattu ces dernières années ?
Salut, je suis membre fondateur du club Alsace Combat Médiéval et également capitaine de l’équipe Ostländer. J’ai commencé le béhourd en 2012.
Nous sommes l’équipe d’Alsace, aux couleurs Rot un Wiss comme on dit chez nous. J’ai eu l’occasion de porter plusieurs tabards au fil des ans, peut-être un peu trop ?
En parallèle de mes activités de combattant, j’ai aussi eu une carrière d’arbitre (depuis le début du béhourd jusqu’à la fin 2022 où j’ai officiellement arrêté l’arbitrage). Et depuis 2017, je suis au comité authenticité France et international. Enfin, je cumule tout ça avec un mandat de vice-trésorier de la FFB.
Comment as-tu connu le béhourd ? Tu peux me dire quelques mots sur tes débuts dans ce sport ?
J’ai connu le béhourd à ses débuts en France. L’association viking dont je faisais partie à l’époque a importé le béhourd des pays de l’est fin 2011, et j’ai suivi le mouvement. Première armure reçue fin 2012, premier tournoi en février 2013 au Luxembourg.
Les débuts furent laborieux, le matériel n’était pas de la même qualité qu’aujourd’hui et très peu de forgerons proposaient une gamme apte au béhourd. Beaucoup d’idée reçues aussi (les gambisons épais, ça protège mieux), et puis une forme physique qui se développe au fur et à mesure.
Ça fait déjà quelques années ! On peut dire que tu fais partie des vétérans Français de notre discipline. Il me semble que tu as combattu à Battle of the Nation en 2013, peux-tu nous parler un peu de cette expérience ?
C’était une expérience mémorable. Déjà pour l’ambiance « fête med internationale » que je n’avais jamais expérimenté. Ensuite, le fait d’être là pour affronter d’autres pays, ça apporte quelque chose de différent par rapport aux compétitions interclubs. Enfin, les formats 21v21 et all vs all, c’est quelque chose. Première fois en France que ce genre de combat pouvait avoir lieu, ce n’est pas rien !
En dix ans, le béhourd a pas mal évolué, quel est ton regard sur son évolution ?
J’ai vu se succéder plusieurs évolutions au fil de l’eau. D’abord des débuts timides (2012-2015) puis l’explosion de la popularité (2016-2020) et la stagnation post Covid. Je dirais que le sport attire toujours mais n’évolue plus trop. La nouvelle lice à plateau devait dynamiser un peu les combats mais pour le moment, ça tarde à se généraliser (je n’ai combattu qu’une fois dans ce genre de lice, en Allemagne fin 2022).
Je dirais que je suis attentif aux évolutions à venir compte tenu de la situation actuelle, et j’aimerai que le sport se professionnalise un peu plus, avec un recours aux sponsors plus important pour permettre de développer le sport et son image.
Quels sont tes objectifs pour les années à venir ?
Je vais sûrement ralentir les combats de mêlée, je n’y trouve plus la même motivation qu’avant. Non pas qu’en 10 ans j’ai tout vu tout fait, mais mes objectifs personnels et ma vie privée font que des choix sont nécessaires. Je ferais surement encore quelques compétitions de groupe de temps en temps, quand même.
Cependant, je me suis trouvé un intérêt dans les duels
Le duel ? Intéressant, tu as une catégorie de prédilection ?
L’épée bouclier et le profight. Pour ce dernier, je peux laisser mes habitudes de mêlée se déployer car les combats sont très libres. Pour l’épée bouclier, je dois me concentrer pour éviter de faire des actions interdites comme frapper avec le bouclier, et j’essaye de changer mon style de combat.
A la fin du mois auront lieu les championnats du monde IMCF à Belmonte en Espagne et ceux de la Buhurt League à Libusin. On te voit sur l’un de ces évènements ?
A Libusin oui, mais ce sera pour faire les checks authenticité.
Tu souhaites ajouter quelque chose ?
Parlez du béhourd autour de vous, le sport a besoin de monde. Pour se battre ou pour gérer d’autres postes stratégiques (arbitrage, authenticité, secrétariat, communication…).
C’est vrai qu’on est toujours en recherche de personnes motivées pour ces postes ! Avec le nombre de clubs en France, si chacun proposait deux ou trois bénévoles pour aider la fédération, on pourrait faire tellement plus !
Merci à toi pour cette interview, porte toi bien !
Propos recueillis par Orphée Hagenstein