Le Béhourd peut paraître comme un sport uniquement violent et brutal. Sous les yeux du public, ça n’est qu’un combat de chevaliers sans grande complexité. Et pourtant, il existe des techniques permettant à tout bon combattant d’être violent intelligemment.

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On ne le voit peut-être pas depuis les sièges des spectateurs, mais le Béhourd repose sur un travail en équipe coordonné et indispensable pour accéder à la victoire.

 

 

Dans le béhourd, les rôles sont répartis entre les combattants.

 

De manière relativement semblable aux jeux-vidéo, les combattants peuvent par exemple se spécialiser pour remplir un rôle. Vous voulez pouvoir encaisser les assauts de l’équipe adverse ? Une armure épaisse et une carrure imposante vous assureront le rôle de tank.

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Vous voulez faire le plus de dégâts possibles à longue distance ? Un entraînement intensif au maniement des armes d’hast (comme les vouges ou les fauchons à deux mains) vous assurera le rôle d’hastier. Et si ce rôle vous intrigue, vous pouvez cliquer ici.

 

 

Peut-être que vous faufiler derrière les lignes adverses vous correspond plus ? Maksim Yun vous le dira dans cette vidéo : quand on est rapide, on devient coureur !

Bien sûr, il n’est pas obligatoire de se spécialiser pour entrer en lice. Il est tout à fait possible de prendre un rôle « équilibré », par exemple en utilisant un fauchon et un bouclier, pour pouvoir attaquer efficacement, sans négliger la protection.

 

Chaque type de combat requiert différentes stratégies à mettre en œuvre.

 

Commençons par le combat en 5 contre 5.

Dans cette configuration, les combattants sont trop peu nombreux pour occuper l’intégralité de la lice : la mobilité va être privilégiée dans ce cas. En règle générale, les équipiers se répartissent des manières suivantes.

 

Vers les barrières vont se poster les personnes qui peuvent encaisser les coups. Ils bénéficient d’une position solide, puisqu’ils peuvent s’appuyer aux rambardes pour rester debout bien plus longtemps. Cela leur permet également d’agripper un combattant adverse pour l’occuper.

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Aux flancs, proches d’eux, vont se positionner les hastiers, prêts à intervenir dès qu’une occasion se présente. Ils peuvent aller aider un équipier en difficulté, ou bien participer à faire tomber un adversaire déjà en lutte.

Enfin, les coureurs vont se placer en retrait. Leur position reculée leur permet de voir l’ensemble de la lice. Comme les hastiers, ils guettent les opportunités, cependant étant vulnérables, ils restent en dehors des premiers combats. De là, plusieurs choix s’offrent à eux. Ils peuvent se faufiler rapidement derrière les adversaires, ils peuvent foncer pour percuter les combattants opposés, ou bien peuvent, comme les hastiers, aider un équipier en difficulté, ou participer à faire chuter un adversaire.

 

Le deuxième mode combat le plus répandu est le 30 contre 30.

 

Déjà, le terrain change : la lice est agrandie, mais il y a paradoxalement moins de place pour se déplacer en raison du nombre de participants. Là, les combattants sont assez nombreux pour former une ligne complète, et ainsi pour former des rangs.

Dès le début du combat, une ligne va se former. Devant vont se poster des équipiers bien armurés, ou bien disposant de boucliers.

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Ils vont être chargés de tenir le front, d’encaisser les assauts, mais aussi d’attaquer pour maintenir les distances. Juste derrière cette ligne vont se poster des hastiers, qui, avec leur grande allonge, vont pouvoir frapper la ligne adverse, tout en étant protégés par la première ligne. C’est ce qu’on voit clairement sur cette vidéo issue de la Battle of the Nations 2019.

Quelques défenseurs vont se positionner derrière, en retrait (souvent des coureurs). De là, ils peuvent observer l’état de la mêlée : ils peuvent voir les points faibles de la ligne pour aller les renforcer. Surtout, ils guettent l’éventuel passage de coureurs adverses, qui pourraient se faufiler pour attaquer à revers et créer le désordre.

 

L’objectif de ces défenseurs est à la fois d’intercepter ces coureurs, voire de prendre leur place, et de tenter de se faufiler à leur tour dans les lignes adverses.

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Dans cet affrontement entre deux rangées, les mécaniques du combat sont simples : il est le plus efficace de repousser la ligne adverse, jusqu’à les écraser contre leur extrémité de la lice. Pour cela, éliminer le plus de combattants adverses est une bonne option : les hastiers vont viser les mains des adversaires pour les désarmer et les forcer à quitter les rangs changer d’arme, ou bien vont tenter d’écraser leur première ligne sous une pluie de coups.

De là, il faut avancer stratégiquement. On ne peut pas simplement enfoncer les lignes adverses, puisque s’avancer nous découvre, et nous expose à plus d’adversaires à la fois. Le meilleur moyen pour avancer est alors de faire progresser les flancs d’abord, comme si on souhaitait encercler le centre de la ligne adverse. Comme on peut se l’imaginer, les combats les plus intenses se font de part et d’autre de la lice, quand les tentatives de percée par les coureurs se font au milieu.

 

Cette technique a été mise en œuvre en premier par les équipes d’Europe de l’Est (ce qui explique en partie leur succès), parfois avec des choix surprenants : les meilleurs combattants sont parfois laissés positionnés derrière la ligne. Lorsque les failles se sont creusées dans la mêlée, ils interviennent alors, et peuvent repousser efficacement des adversaires déjà épuisés.

 

Une chose est sûre : les tactiques de combat ne cesseront d’évoluer, comme elles l’ont fait au cours de l’Histoire.